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Différentes perceptions

Un des lecteurs du blogue m’a envoyé, il y a quelques jours, une copie d’un courrier des lecteurs, publié dans le journal gratuit « Métro », diffusé à Montréal. Le courrier est très bon, sans haine, tout en s’efforçant de rester objectif ou, du moins, assez réaliste. Je connais d’ailleurs d’autres immigrants français, qui pourraient très bien se retrouver là-dedans.

Je vous dirais aussi que le discours de l’auteur, Stéphane Batigne, change radicalement avec celui des aigris de service, qui ont une perception très manichéenne de la réalité : incapables de peser leurs torts, la faute revient toujours aux autres, en général et au Québec, en particulier.

Mais je vous laisse d’abord prendre connaissance du courrier de Stéphane Batigne :

Pourquoi je ne me sens pas Québécois

Cela fait 15 ans que j’ai immigré à Montréal, et je me sens très Montréalais. Montréal est ma ville, celle que je connais le mieux, celle où j’ai vécu le plus longtemps. Je m’y suis marié, j’y ai eu un enfant, j’en ai élevé un autre, j’y ai travaillé, acheté une maison et fondé deux entreprises, j’ai écrit des dizaines de textes sur la ville et quelques livres. J’y ai de nombreux amis, des souvenirs, des habitudes. Et surtout, Montréal est une ville où vivent un grand nombre de gens qui  n’y sont pas nés. Il est donc très facile de s’y intégrer parce qu’il n’y a pas de bloc culturel majoritaire.

Être Québécois, c’est autre chose. Je ne me sens pas Québécois parce que je ne sens pas que les Québécois me considèrent comme tel. Il est difficile d’appartenir à un groupe quand les autres membres du groupe vous renvoient l’image d’un étranger. Pour la plupart des Québécois, je suis un Français. À cause de mon accent bien sûr, de ma manière d’être aussi, peut-être. Lorsqu’une serveuse de Charlevoix me parle comme à un touriste et me précise que le pourboire n’est pas inclus dans la facture, je ne me sens pas Québécois. Lorsqu’une infirmière du CLSC me précise qu’il est important de mettre des bottes à mon bébé pour qu’il n’ait pas froid aux pieds en hiver, je ne me sens pas faire partie du groupe. Lorsqu’un vendeur de la SAQ me demande si je sais ce qu’est l’été des Indiens, que dois-je comprendre? Lorsqu’on s’adresse à moi en «perlant» maladroi te ment, de peur de faire des fautes de français, comment pourrais-je me sentir sur la même longueur d’onde que mon interlocuteur?

Cela dit, je ne définis pas mon identité par une appartenance nationale. J’ai eu un parcours de vie qui m’a fait vivre des expériences variées, qui m’a fait rencontrer de nombreuses personnes différentes et découvrir plusieurs cultures, et c’est ce parcours qui m’a construit tel que je suis. Ce qui me lie aux lieux, ce sont surtout des personnes, des sensations, des odeurs, des sons, des paysages. Je suis très attaché aux détails de la vie et ces moments privilégiés m’ont été donnés aussi bien en France, au Brésil, en Allemagne ou en Argentine qu’au Québec. Finalement, se sentir Québécois ou pas, ce n’est peut-être pas très important. Même après 15 ans.

– Stéphane Batigne, auteur de « Moi, mes amis ont beaucoup voyagé – Entretiens sur l’exil et le voyage ».

(Source : Journal Métro du 22 décembre 2010)

Vous voyez ici, il s’agit d’un point de vue personnel, celui de l’auteur. Il ne dit pas que tout est blanc ou que tout est noir, il parle de sa perception, de son vécu… bref, ça transpire la sincérité et l’honnêteté.

Mais mon point n’est pas là. Mon point n’est pas de vous montrer la différence entre un discours intelligent et constructif, avec le discours haineux, provocateur et destructeur que l’on lit parfois ailleurs sur le net. Non. Mon point, c’est avant-tout de parler des différences de perceptions.

Le modèle de « l’immigrant type » n’existe pas !

Ça peut paraître très logique de prime abord, mais c’est quelque chose qui est, malheureusement, souvent oublié : il n’y a pas de modèle mathématique de l’immigrant. En clair, il n’y a pas de « standard », d’immigrant « type », auquel l’on pourrait se rattacher afin de se comparer. C’est certain que lorsque l’on entame une immigration, on essaie de se rassurer et c’est bien normal. Vais-je trouver un emploi ? Vais-je pouvoir m’intégrer facilement ?

Alors on cherche des comparaisons. « Ah ! Celui-ci est informaticien, comme moi, et il a réussi ! » et l’on s’imagine que cela va être de même pour nous ! Un autre a le même âge, le même niveau d’études, une expérience comparable et il a échoué… cela voudrait-il dire que ceux qui répondent à ce profil courent également à la catastrophe ? Dans les deux cas, NON !

Deux immigrants, deux perceptions

Vous voyez, pour ma part, cela fait près de dix ans que je suis au Québec, à Montréal. Soit moins longtemps que l’auteur du texte du journal Métro. Et pourtant, je vois des différences notables avec son vécu.

D’abord, même si les Québécois voient bien (à mon accent) que je suis Français, la grande majorité perçoivent également sans peine, que je suis ici depuis quelques temps… bref, que je ne suis pas un touriste. Les intonations, le vocabulaire utilisé, la facilité que j’ai de tutoyer… sont autant « d’indices » qui trahissent, outre mes origines françaises, mon appartenance à la communauté montréalaise. Et cela n’est on ne peut plus normal, je suis un Montréalais d’origine française : c’est la réalité.

Ainsi, contrairement à Stéphane Batigne, jamais l’on m’explique comment fonctionnent les pourboires ici, jamais j’ai l’impression d’être pris pour un « touriste »… les seules fois où cela a pu arriver, c’est lorsque j’étais entourés d’autres Français ou lorsque je venais d’arriver au Canada. Mais cette perception, comme celle de M. Batigne d’ailleurs, pourrait être vécue dans d’autres pays ! Immigrez aux États-Unis, ou en Australie ou ailleurs… comment imaginez que l’on puisse vous voir autrement que comme un Français ? Au moins sous certains aspects !

Est-ce que je me sens Québécois ? Non… enfin, oui, mais certainement pas à 100%. Mais où est le problème vu que c’est la réalité ? J’ai vécu également huit années à Lille, dans le Nord de la France. C’est ma deuxième ville d’adoption, je m’y sens comme chez moi… je m’y sentais Lillois, mais certainement pas à 100%. Où est le mal, puisque c’est ce que je suis : ni totalement Québécois, ni plus totalement Français… Pourquoi faudrait-il voir cela comme un handicap ?

Par contre, ça fait déjà un bon moment que je ne me considère vraiment plus comme un immigrant. Je suis peut-être un amalgame de choses, mais pas un immigrant.

S’inclure soi-même avant d’être inclus

Autre perception également, je me sens inclus dans la société québécoise. Lorsque je parle du Québec je dis naturellement « nous » et non pas « eux ». Je sais que cela peut faire un peu caricature, mais croyez-moi, si vous-mêmes vous faites la distinction entre les Québécois et votre personne, comme immigrant, comment pouvez-vous imaginer trente secondes que « les autres », les Québécois, vous incluront dans le groupe ?

Pour être inclus par les autres, il faut d’abord et avant-tout s’inclure soi-même ! Et non pas l’inverse ! Par contre, ça doit venir naturellement, n’imaginez pas que le fait de bouffer de la poutine, de regarder un match du Canadien en séries ou d’acheter un Kanuk suffirera à vous transformer en Québécois après deux mois… Non. Il faut de la patience, ne même pas y penser, juste vouloir vivre dans cette société, l’apprécier et vouloir la comprendre. Quelle nouvelle : immigrer, c’est aussi faire des efforts !

Peut-être que, comme Stéphane Batigne, au bout d’une décennie, vous aimerez Montréal ou le Québec, sans pour autant vous sentir Québécois. Peut-être qu’au contraire, vous vous sentirez Québécois bien plus vite que vous l’auriez imaginé. Cela ne peut pas se décider à l’avance… et l’un et l’autre ne sont pas gages d’échec ou de réussite.

Par contre, tout comme Stéphane Batigne, gardez cette sérénité et restez constructif. Vous y gagnerez au niveau de votre santé mentale et rendra votre vie nettement plus agréable. Des difficultés, il y en a, comme il y en aurait eu en France. Les obstacles sont peut-être un peu plus nombreux, puisque vous avez immigré, mais le danger serait de les voir comme des signes que cette société ne veut pas de vous.

Oui, cela demande du courage, souvent, de l’abnégation, parfois, mais la récompense à la fin en vaut le détour.

Jean-Philippe

17 commentaires

  1. Très intéressant. Autant le point de vu dans Métro que le tien.

    Je suis une Française installée à Montréal depuis 32 ans. En 32 ans, les fois où je suis retournée en France peuvent se compter sur les doigts d’une seule main. Non pas que j’en n’avais pas la possibilité, mais plutôt que j’en avais pas l’envie.

    Sans attache en France, je préfère voyager au Canada, en Amérique Latine, en Asie…

    Par contre, je me sens vraiment Québécoise. D’ailleurs, c’est rendu à un tel point que je suis parfois obligée de préciser que je ne suis pas née ici! Sans parler des Français qui me prennent, bien évidemment, pour une Québécoise pure-laine, ce qui provoque quelques quiproquos intéressants ! En clair, je n’ai même plus à faire d’efforts pour me sentir Québécoise et peut-être que cela t’arrivera également.

    Tu vois, voici un autre point de vue, confirmant ce que tu disais : il y a autant d’immigrants que d’expériences d’immigration.

    Par contre, je pense que plus l’on immigre jeune, plus cela risque d’être difficile. Ma chance, c’est d’avoir immigrée à 21 ans, d’avoir poursuivi mes études ici. Pas certaine que cela aurait été pareil à 30 ou 35 ans.

    Bonne année !

  2. Félicitations ! Quel beau texte !

    En particulier :
    « si vous-mêmes vous faites la distinction entre les Québécois et votre personne, comme immigrant, comment pouvez-vous imaginer trente secondes que « les autres », les Québécois, vous incluront dans le groupe ?

    Pour être inclus par les autres, il faut d’abord et avant-tout s’inclure soi-même ! Et non pas l’inverse ! « 

    Tu parles du Québec, mais on pourrait parler de tous les immigrants sur terre ! C’est assez évident, il suffit de regarder autour de nous : ceux qui réussissent le mieux leur immigration, c’est d’abord ceux qui ont cette volonté de s’inclure dans le groupe. Quelque soit le pays dans lequel ils se trouvent !

    Ce n’est pas toujours évident et certains ont peut-être peur de renier leurs origines en faisant ça (alors que cela n’a rien à voir !), mais on ne s’intégrera jamais si l’on fait une distinction entre nous et les « pure-laine ».

    Puis le monde est fait comme il est : si tu ne fais pas cet effort, les autres, les « pure-laine », ne le feront certainement pas à ta place ! Faut être logique !

    Cela va faire 8 ans que je suis dans la ville de Québec. L’intégration y est, paraît-il, moins évidente qu’à Montréal, car la ville est beaucoup plus homogène ici. Cela ne m’a pas semblé compliqué, au contraire même. Je suis arrivé ici, parce que je voulais ne faire qu’un avec le Québec. Cela a pris, 1 an ou 2, maximum.

    Il ne faut pas attendre à ce que les gens aillent vers toi. Tu ne le ferais déja pas à leur place ! Par contre, avec de l’ouverture d’esprit, de l’écoute, ça avance tout seul !

    Bonnes fêtes à tous et bonne année 2011 au Québec !

  3. Bonjour Jean-Philippe,

    je suis l’auteur du texte que vous citez et je suis ravi de lire le vôtre, dont je partage parfaitement certains passages. Je dirais même plus: j’aurais pu l’écrire il y a quelques années, alors que je vivais avec une Québécoise. En fait, j’ai réellement et très sincèrement voulu faire de moi un Québécois. J’y suis presque parvenu, jusqu’à ce que je me rende compte qu’il me manquait ce tout petit élément essentiel: la reconnaissance du groupe auquel j’aspirais à appartenir.

    Ceci dit, et je vous remercie de l’avoir souligné, je n’ai aucun regret, aucune déception, encore moins de haine bien sûr. Mon parcours personnel, que j’ai décrit brièvement dans le livre «Moi, mes amis ont beaucoup voyagé», m’a fait vivre dans différentes villes, régions et pays, si bien que je me suis presque toujours senti étranger là où j’ai vécu. Ce n’est pas nécessairement grave, ce n’est pas nécessairement problématique. Au contraire, j’y vois une forme de liberté, d’obligation de faire ses propres choix, de ne pas se fondre dans un modèle national, culturel ou social.

    Merci encore pour votre texte, qui a l’intérêt d’apporter un éclairage pertinent et constructif sur la question de l’immigration.

    Stéphane Batigne

  4. Je voudrais ajouter que l’immigration, même s’il s’agit d’un phénomène social, est surtout une démarche personnelle. Il y a mille et une raisons de changer de pays (d’ailleurs, les termes «immigration», «exil», «expatriation» ne sont pas tout à fait synonymes), comme il y a mille et une façons de le réaliser et de le vivre.

    Je n’ai surtout pas écrit le texte paru dans le «Métro» pour donner des leçons ou pour tirer des conclusions générales, mais pour porter un témoignage. Un parmi d’autres.

    Stéphane Batigne
    http://www.1001vies.ca

  5. J’apprécie votre blog et je respecte votre opinion. Il y a cependant quelque chose qui me chicotte. Si je ne me trompe pas, vous semblez être un fervent défenseur d’Harper. Or les idées et valeurs conservatrices que lui et son parti véhiculent me semblent en totale opposition aux valeurs québécoises de progrès, de solidarité, d’égalité hommes-femmes, de respect, de protection de l’environnement, etc. Tous les sondages et études le démontrent. Les Québécois sont fortement attachés aux valeurs que j’ai énumérées alors que les idées et valeurs conservatrices sont bien plus populaires dans le reste du Canada. Par conséquent, n’avez-vous pas pensé plutôt immigrer dans le ROC ?

    • Tout d’abord, merci pour ton message.

      Pour y répondre, je dirais d’abord que je ne peux pas être classé comme « fervent défenseur d’Harper ». Certes, je suis de droite, je ne m’en suis jamais caché. Par contre, je suis également un souverainiste et un tantinet libertarien, surtout en ce qui concerne l’économie.

      Or, donner des milliards à des constructeurs automobiles comme l’ont fait Harper, Bush et Obama, par exemple, est une chose qui va à l’encontre de mes convictions.

      Par contre, c’est vrai aussi qu’au niveau fédéral, le parti le moins éloigné de mes valeurs reste le parti conservateur… j’insiste cependant sur le « moins éloigné de mes valeurs », ce qui est bien différent de « fervent défenseur de… ».

      Autre point, tu dis que les valeurs conservatrices ne seraient pas compatibles avec les valeurs québécoises ? Mais quelles valeurs québécoises ? Et tous ces Québécois qui votent, parfois massivement dans certaines régions, pour le parti conservateur, ils ne sont pas Québécois ? Le sont-ils moins que les autres ?

      De plus, il est arrivé que les Québécois choisissent les conservateurs. Repensons à Mulroney, par exemple, qui a été fortement soutenu par le Québec, y compris par les souverainistes.

      Et si tu penses, deux minutes, que tous les électeurs du Bloc iraient voter à gauche si le Bloc n’était pas là, tu te trompes ! Je connais bien des bloquistes qui se disent nationalistes-conservateurs et qui n’ont pas digéré la fois où le Bloc s’est prostitué auprès de deux partis fédéralistes.

      Et puis, à te lire, il faudrait que j’aille m’installer dans le Canada-anglais… parce que je suis de droite ? C’est assez surprenant comme déclaration venant de la part de quelqu’un qui me cite des valeurs de solidarité et de respect deux phrases auparavant !

      Le respect, c’est aussi de respecter les opinions de tout le monde. Car, dieu merci, le Québec c’est aussi une multitude de valeurs, d’opinions, de libertés…

      Je crois aussi au progrès, sauf que chacun à sa propre définition du progrès et de la façon dont il doit s’inscrire dans la société.

      Je crois en solidarité, mais pas en cette solidarité factice, qui encourage l’oisiveté et l’assistanat.

      Je suis un farouche défenseur de l’égalité hommes-femmes. Mais en luttant contre le port du voile et toutes ces choses qui asservissent la femme, mais que la gauche accepte, sans même broncher, comme Françoise David par exemple.

      Le respect… je ne conseillerais jamais à un gauchiste d’aller s’installer à Cuba, par exemple, 😉

      L’environnement ? Je n’ai pas de voiture, j’ai toujours utilisé les transports collectifs et je pense que l’on doit tout faire pour éviter les rejets polluant… je dis bien « polluant », ce que le CO2 n’est pas !

      Bref, j’aime le débat, mais beaucoup moins quand on tente d’imposer des valeurs qui, de facto, ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Chacun parle, à grand renfort de superlatifs, de ces fameuses « valeurs québécoises », sauf que les Québécois eux-mêmes ne sont pas bien certains de tout ça.

      Non, je ne suis donc pas un fervent défenseur de qui que ce soit… de toute façon, j’ai bien de la misère à m’identifier à une personne. Je préfère les idées, elles sont plus durables !

  6. Je ne m’attendais pas à une telle réponse qui semble, d’après le ton utilisé, un peu te titiller.

    En fait, je ne me suis pas présenté. Personnellement, en tant que français vivant depuis 14 ans au Québec, ce sont toutes ces valeurs que j’ai nommées qui m’enchantent ici, en plus de tout le reste évidemment. J’adore ce Québec-là respectueux et solidaire. Je trouve que ces valeurs différencient précisément le Québec du reste du Canada et des US et c’est ce qui à mon sens renforce l’idée de nation.

    Je sais très bien que les Québécois ont déjà voté conservateurs et aussi qu’ils ont pu être attiré (notamment en région) par l’ADQ au niveau provincial. Cependant, beaucoup de commentateurs politiques le disent. Le parti conservateur de Mulroney n’a pas grand chose à voir avec le parti conservateur d’Harper qui lui, est beaucoup plus à droite, à l’instar un peu des républicains américains. Harper ne veut ni plus ni moins actuellement remettre en cause l’avortement, par exemple. C’est quand même grave et ça ne fitte pas avec ce qu’on défend ici au Québec.

    Même d’un point de vue de l’intégration puisque le sujet initial l’évoque, je suis beaucoup plus pour l’idée d’un interculturalisme à la québécoise que le multiculturalisme canadien qui ne permet pas à diverses communautés de nouveaux arrivants de se sentir canadiens et de former une nation.

    Je sais qu’il n’y a peut-être pas un modèle d’intégration parfait ni des valeurs partagées par tous mais en tout cas, le Québec épris de ces valeurs, c’est celui que j’aime.

    Merci pour ton intervention.J’espère que mes propos ne t’auront pas trop offusqué.

    • La droite canadienne est très diverse, c’est vrai. Entre les anciens de l’Alliance Canadienne et les anciens du Parti Progressiste Conservateur, il y a un monde… par contre, il y a les mêmes différences au sein du Parti Républicain étasunien. Contrairement à ce que tu dis, il y a autant (voire même plus) de diversité au sein du Parti Républicain qu’au sein de la droite canadienne et québécoise !

      Entre les libertariens, les reaganiens, les néo-conservateurs, il y a tout un monde de différences. L’erreur que beaucoup font, c’est de résumer les républicains à Bush… or, même entre le père et le fils, il y a déjà beaucoup de diversité. Que dire d’ailleurs si l’on compare Ron Paul et… Sarah Palin ! 😉

      C’est un peu comme me dire que, vu que je suis de droite, je serais du coup un fervent partisan de Harper ! 😉

      Oui, il y a des différences entre le Québec et le Reste du Canada, autant au niveau culturel, politique, que social. Néanmoins, en l’absence de débat droite-gauche, comment peut-on dire si l’un ou l’autre rejoint une majorité de Québécois ? Puis, encore une fois, personne n’a le monopole du progrès, de la justice et du social ! Surtout que, quand on voit dans quel état les sociaux-démocrates ont pillés le système, ont détruit les services et endetté le pays, on peut se poser des questions !

      Non, je ne m’offusque pas. Je réagis peut-être avec passion, mais il n’y a rien de belliqueux dans mes propos. Par contre, toutes ces questions n’ont pas vraiment de rapport avec le sujet du post… et j’aimerai que l’on revienne au véritable sujet.

      Merci !

  7. Concernant l’environnement, je ne doute pas que tu participes, en prenant les transports en commun, à sa protection mais ce que je constate, c’est que le gouvernement conservateur d’Harper est le gouvernement le plus catastrophique dans ce domaine.
    Ce qui nous vaut maintenant d’ailleurs une bien mauvaise réputation sur la scène internationale alors que pour beaucoup de monde, les canadiens étaient chefs de file en matière d’environnement. Ce gouvernement défend avant tout les pétrolières…

  8. C’est assez spécial de voir à quel point certains veulent absolument diaboliser les opinions contraires aux leurs. Ainsi, Harper devient pratiquement le diable !

    Pourtant, ça fait 5 ans que Harper est au pouvoir, malgré une fragilité inhérente à sa position minoritaire et pourtant, en 5 ans, on est bien loin des catastrophes annoncées par les libéraux et les bloquistes en 2006.

    Pour l’avortement, tu es totalement dans le champ Guillaume ! Harper a eu l’honnêteté de le dire à plusieurs reprises, il est hors de question de réouvrir le débat, même si ses propres opinions ne sont pas en faveur de l’avortement. Même chose pour la peine de mort, alors que des sondages viennent de démontrer qu’une majorité de Canadiens (ET de Québécois), seraient favorables à la peine capitale dans certaines circonstances.

    Moi, je suis de Québec et, force est de constater que la ville de Québec et sa région n’ont rien à voir avec Montréal et le Plateau. Ici, la droite est majoritaire, que cela soit ADQ ou Conservateurs. C’est tout de même 1/3 de la population québécoise ! Alors pour ce qui est des valeurs québécoises, ça dépend où tu te situe. Sur le Plateau c’est les t-shirts du Che, les délires de Amir Khadir et les verdoyants extrémistes, à Québec, c’est plutôt des opinions plus à droite, favorisant la liberté économique et moins de gouvernement.

    Personnellement ici, je croise beaucoup plus des Québécois pure-laine qui partagent mes valeurs que les tiennes Guillaume.

  9. Je veux bien qu’à Québec, on privilégie plus la liberté économique et moins de gouvernement mais pour une ville de fonctionnaires, il faut avouer que c’est quand même assez amusant de dire cela.;-)

    Je ne veux pas non plus me lancer dans une guéguerre Montréal-Québec mais la région de Montréal, quoi qu’on en dise, demeure le pôle économique de la province.

    Pour en revenir au sujet, les valeurs et les idées progressistes que je retrouve ici me plaisent et je ne me sens pas dans un carcan où tout le monde est obligé de penser la même chose. Bien au contraire.

  10. La droite, c’est le terreau profond des canadiens qui s’expriment en français. C’est là-dessus que Harper et l’ADQ capitalisent. La gauche est une invention des années 50 et 60, et le fond de commerce de toute une génération. Deux factions s’affrontent. Au-delà de ça, j’amorce une réflexion qui va m’amener, je l’espère, hors de ces sentiers battus, plus proche de la réalité présente et future. Un monde métissé et plus sûr de ses moyens.

  11. Tu as bien changé ta perception de l’immigration. Bravo, d’avoir pris de la distance avec immigrer.com t’a fait du bien. Signe qu’une époque se tourne, toutes les grandes gueules ont fermé boutique : zecanada, montrealamoi, frogmedias…

    • Bonjour « JB »,

      À croire que tu n’as pas dû bien suivre toutes mes années sur immigrer.com… ou bien que je n’aie pas suffisamment été clair, c’est possible aussi. Mais mon discours n’a jamais changé et je ne vois d’ailleurs absolument pas ce qui, dans ce que j’ai expliqué dans ce texte, te permet d’avancer une telle chose… Peut-être pourrais-tu me le dire ?

      Sinon, je n’ai pas pris de « distance » vis-à-vis d’immigrer.com… c’est juste qu’au bout de dix ans au Québec, ça fait déjà bien longtemps que je ne me considère plus comme un immigrant et que c’est normal de laisser le champ libre à d’autres et d’avoir aussi d’autres occupations.

      Puis en passant, « ZeCanada » n’a pas fermé boutique, Laurent est juste pris à 200% dans la nouvelle compagnie qu’il a lancée… « Montréal à moi » n’a pas fermé à cause d’un « changement de position » sur l’immigration ou le Canada, il est juste, tout comme moi, passé à un autre niveau dans sa vie ici… quand à « Frogmédias », bien c’est moi et c’est ici… c’est juste l’adresse qui a changée… Bref, voilà ce qu’il se passe quand on ne se fie « juste » à des impressions… ;o)

      La vie, c’est aussi et avant-tout des étapes que l’on franchit. Il y a les démarches administratives, la préparation du départ, l’immigration… puis l’intégration, la citoyenneté… puis la vie qui continue, les priorités qui évoluent… le travail, les loisirs, les amis… Rester « collé » à une étape, ce n’est pas un signe d’évolution, mais le danger de devenir un « mono-maniaque ».

      Oui, je vais continuer à mettre, de temps en temps, des textes ici… si j’ai du temps libre et l’inspiration. Mais ce n’est pas parce que j’en mets moins ici qu’il faut en déduire que j’ai « changé », ou que j’ai pris mes distances avec tel ou untel…

      Merci pour ton commentaire.

  12. Bonjour,

    Moi, je suis heureuse pour ceux qui s’intégrent. Il y a deux ans, j’aurais fait partie de votre groupe : études, boulots… on était bien intégrés… parmi les allophones et les anglophones.
    Par contre, je ressentais que quelque chose n’allait pas… mon manque de libérté : pas de choix d’école pour les enfants (sauf école privée… à laquelle il faut s’inscrire un an à l’avance), pas le droit de se plaindre, pas le droit de vivre avec son accent…
    Puis, il a fallu qu’on s’en prenne à mon fils pour qu’enfin nous parents réalisons que eh bien, si seuls les anglophones nous accueillent bien, pourquoi ne pas aller vivre en Ontario.
    Pourquoi au Québec donner la tranche la plus élevée de son salaire pour des routes pourries, pas de médecin quand on en a besoin, des listes d’attente impressionnantes pour tout soin de base, des écoles obligatoires de quartier (on est plutôt contre les écoles privées)… Alors on a pris la direction de l’Ontario et j’ai découvert des anglophones parfaitement bilingues rejetés du Québec et qui y sont établis depuis plusieurs générations, cette politique de rejet de l’étranger…. Bien, en Ontario, j’ai été accueillie, on parle avec notre accent (ce n’est pas mal vu du tout…), on s’exprime et on a le droit de vivre. On est pas de « sales Français ». Enfin!
    Il y a des Québécois géniaux et un Québec qui se débarasse d’une certaine catégorie de gens. Quebec bashing! OUi, si vous le voulez…. pour le système qu’ils ont, NON pour les gens, pour ceux qui sont fiers de leurs origines, sans pour autant rejeter les autres. Gros dilemme! J’ai une affection pour cette province qui pourtant nous a rejetés…. Entre les entrepreneurs à qui certains Québécois mesquins donnent une mauvaise réputation, les enfants qui ne sont pas intégrables (médiocrité du système oblige)…
    Je suis venue ici pour garder une certaine liberté individuelle; c’est possible dans le Canada anglophone, mais au Québec, pas possible!

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