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Bon retour au pays !

Lors de mes séjours en France, que cela soit des amis ou de la famille, on me demande parfois ce que j’aime du Canada. Ce qui me plaît et, sous-entendu, ce qui me retient ici.

C’est vrai que je pourrais dresser une liste assez volumineuse, des choses qui font que je ne pense même pas à repartir ou même simplement à m’installer ailleurs. Et même s’il existe aussi, et c’est bien normal, une liste des choses que j’aime moins, voire beaucoup moins, cela ne m’empêche pas de me sentir bien, ici, au Canada.

Et dans cette liste, quelque-chose de très simple, de très anecdotique même ! Quelque chose que beaucoup pourraient considérer comme parfaitement futile : l’accueil.

Je ne parle pas de l’accueil chez le voisin, ou dans les boutiques qui, même s’il est excellent, pourrait être le symptôme d’une arrière pensée teintée d’hypocrisie ou de mercantilisme. Non, je parle du premier accueil au pays.

Lorsque je suis arrivé ici en tant qu’immigrant, en septembre 2001, le douanier ainsi que l’officier du service d’immigration, ont tous deux eu la même expression, une fois les derniers contrôles effectués : « Bienvenue au Canada ! ». Un bienvenue au Canada qui était souligné d’un large sourire, qui sentait bon la sincérité. C’est peut-être un détail, je le conçois parfaitement bien, mais pour un immigrant fraîchement débarqué de l’avion, en proie à de multiples questionnements et incertitudes, ces sourires et ces « bienvenues », rassurent et soulagent… Enfin, c’est tout de même mieux que quelqu’un qui, derrière son comptoir, fait la gueule en attendant la fin de son service, non ?

Avant-hier, je suis revenu de voyage. Quelques jours passés en France voir famille et amis, puis le retour à Montréal.

Passeport canadien en main, je donne le formulaire de ma déclaration à l’Agence des services frontaliers du Canada… les douanes quoi ! L’agent, détendu, assis sur une chaise, prend mon formulaire et en voyant mon passeport, dit simplement : « Bon retour au pays ! », avec un sourire. Alternant avec les « Welcome back ! », à l’occasion, l’agent aura le même accueil avec tous les autres passagers.

Oui c’est futile. Mais bon sang que ça fait du bien ! Ça fait du bien de revenir dans un pays, qui n’a pas oublié l’importance des rapports humains et du respect d’autrui.

Est-ce que c’est toujours sincère ? Non, bien entendu. Mais qu’importe, c’est toujours plus agréable à vivre qu’une face de fonctionnaire parisien, juste payé à étamper des passeports à Roissy et qui a de la difficulté à sortir un simple « Bonne journée ! ».

Jean-Philippe

4 commentaires

  1. Salut,
    Je suis tout a fait d’accord avec toi. Je ne suis que depuis 1 an au Canada, j’ai donc une résidence permanente et j’ai déjà du voyager pour le travail, et à mon retour j’ai aussi droit à Bon Retour au Pays. Je suis d’accord avec toi je trouve que l’on se sent reconnu et valorisé à la différence de la France… Tu parles des agents à l’aéroport mais ceux là sont limites aimables comparés à la préfecture si tu es immigrant en France.

  2. Moi, c’est marrant mais ce n’est pas l’accueil des douaniers canadiens qui me fait vraiment triper. D’ailleurs, en matière de contrôle des produits ou choses que l’on ramène de l’étranger, ils sont pas mal plus chiants que les douaniers français. À la douane française, le douanier n’avait pas le sourire et d’ailleurs ne m’a même pas regardé mais il n’a pas cherché non plus à savoir où je logeais, quel foie gras je pouvais avoir, etc. 🙂 Les pires sont les douaniers américains qui me demandent à chaque fois à la frontière terrestre avec un air de méchant où je travaille, si c’est bien mon auto que je conduis, etc.

  3. Moi je n’ai pas spécialement trouvé l’accueil si chaleureux. Ce que je ne pourrais pas oublier, en revanche, c’est le méga serpentin d’attente de la mort qui se termine sur un mur de guichets pratiquement tous ouverts à plein régime pour accueillir les passagers, avec des gens de la sécurité dans des gilets pare-balles (ou alors vachement renforcés) (ou alors y sont gros) (ou alors je sais pas moi !).

    Si l’on compare avec la douane française alors là oui, effectivement, l’accueil canadien est vraiment génial 😀 ! Ta description du fonctionnaire parisien « juste payé à étamper des passeports à Roissy » est d’ailleurs parfaitement exacte. 🙂

    • Salut Goudie,

      C’est certain que je comparais surtout l’accueil au Canada avec celui que j’avais eu en France, lors de ce même voyage. Mais encore là, c’est aussi une question de perception, de chance également… puisque l’on peut aussi tomber sur un abruti, quelque-soit le pays que l’on visite.

      Concernant les vestes pare-balles (entre-autres), c’est en plein l’approche nord-américaine. Je m’explique : contrairement à la France (mais on peut y inclure bien des pays européens), en Amérique-du-Nord on mise beaucoup sur l’aspect dissuasif du corps policier.

      Ainsi, que cela soit les polices municipales (comme la SPVM), les polices provinciales (comme l’OPP ou la SQ) ou encore la Gendarmerie Royale du Canada et les agents de la sécurité aux frontières du gouvernement (je ne parle pas des agences de sécurité qui fouillent tes bagages), ils doivent tous imposer naturellement le respect : veste pare-balle, révolver de gros calibre (et non un pistolet automatique)… c’est très nord-américain.

      Même les transporteurs de fonds, ici, utilisent le même équipement… et il y a même souvent un garde équipé d’un calibre 12 qui sert d’escorte… Ce n’est que récemment que certaines compagnies ont troqué leurs révolvers pour des pistolets automatiques : plus simples d’utilisation, plus grandes capacités de projectiles, mais moins imposant… donc, moins dissuasif.

      L’approche française se veut de « proximité » : on veut des policiers en chemises, portant une arme, mais en l’imposant le moins possible à la vue. Quoique, depuis quelques années, les policiers français essaient de concilier les deux selon les quartiers et les événements.

      Ici, un patrouilleur de police doit être autonome et doit pouvoir réagir à toute sorte de situation. Ainsi, il peut très bien faire une simple patrouille dans un secteur donné, puis devenir, en quelques instants, un policier anti-émeute casqué pour répondre à une urgence.

      Ceci est encore plus visible aux États-Unis, où l’on sait tous qu’il ne faut pas plaisanter avec la police, à moins de vouloir se retrouver le nez contre le bitume et menotté. Certains trouvent les réactions parfois exagérées, suite même à une simple plaisanterie, je ne lancerai pas le débat là-dessus, mais juste de savoir qu’ils ont parfois la mèche courte contribue à entretenir cette idée de dissuasion.

      Sinon, j’ai fait un rapide tour sur ton blogue… ça a l’air vraiment pas mal ! 😉

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