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Immigration et idéalisation

Vous en êtes tous bien conscients, que cela soit en tant que futur immigrant ou qu’en tant qu’immigrant accompli, si l’on décide de s’installer quelque part, c’est soit pour vivre une expérience, soit pour améliorer sa condition de vie. Soyons d’ailleurs réalistes, la plupart du temps on décide de changer de pays pour ces deux raisons. L’aventure, mais pas trop !

En effet, je ne connais pas beaucoup de monde qui souhaiterait immigrer pour voir leur condition de vie se dégrader. À moins d’avoir certaines prédispositions pour le masochisme, notre condition de vie est tout de même l’une des principales choses que l’on souhaite améliorer en quittant son pays d’origine.

Évidemment, selon d’où on vient, les variations peuvent être plus ou moins importantes. J’imagine que lorsque l’on vient d’un pays pauvre, ou en proie à une certaine instabilité politique, nos conditions de vie ici seront transformées, ce qui ne sera peut-être pas aussi flagrant pour un ressortissant de l’Europe occidentale par exemple. De plus, selon les individus, on ne recherche pas tous la même « transformation ».

Ce qui est assez unique au Québec, mais aussi au Canada, c’est que se sont des endroits où l’on peut satisfaire aussi bien ses aspirations aventurières, que son esprit casanier et citadin. Et même pourquoi pas les deux !

Alors, lorsque l’on attend la fameuse missive brune de l’ambassade canadienne (le visa), on se prend à imaginer notre vie là-bas, de l’autre côté de l’océan. Et lorsqu’on imagine, on pense inévitablement aux clichés ressassés des paysages canadiens et québécois. De ces étendues blanches et immaculées, de la Transcanadienne rectiligne qui fend l’épaisse forêt jusqu’à en rejoindre l’horizon. Bien sûr, on imagine aussi que cela ira mieux dans notre existence. Qu’on aura un bon travail, payé convenablement et que l’on sera rempli d’une grande sérénité, loin de certaines préoccupations qui mine notre petite routine.

Et puis il y a les amis et la famille. Ces personnes qui ne comprennent pas toujours les raisons et les motivations de votre choix. Et même pour ceux qui vous encouragent dans votre décision, il ne sera pas toujours inutile de tout de même leur expliquer vos raisons.

Il est clair à ce moment là que vous n’allez pas leur expliquer tous les défauts de votre futur lieu de résidence et les inconvénients d’une vie au Canada. D’ailleurs, il est bien rare de connaître les défauts avant de véritablement y vivre. À moins de se savoir frileux, auquel cas il y a un inconvénient qui vous viendra naturellement à l’esprit. En tout cas j’imagine !

Tout le monde n’est pas fait pour immigrer.

Sachant tout cela, où ce situe exactement la frontière entre l’idéalisation béate et le réalisme terre-à-terre de sa future expérience de vie ? Ne sommes-nous pas tous, à un moment donné, rendu coupables de dire ou même de penser que cela sera tellement plus merveilleux une fois rendu au Canada ? Ah ! Loin les soucis, loin la routine ! Notre vie va être littéralement transformée ! …. Peut-être que j’exagère un peu, mais à lire certains messages parfois sur le forum (nda : le forum du site immigrer.com), cela m’effraye presque. Car, même si le Québec et le Canada ont des avantages indéniables et que la vie ici peu pleinement satisfaire certaines personnes (j’en suis !), il faut aussi bien avoir en tête que tout le monde n’est pas fait pour vivre dans un autre pays que le sien. Tout le monde n’est pas fait pour le Québec ou le Canada.

De là, le risque de trop idéaliser son futur pays d’adoption est tout de même bien présent, mais ce phénomène peut aussi être assez compréhensif. En effet, l’attente peut être parfois grande, le désir de transformer sa vie peut être parfois fort, à tel point que l’on ressent ce besoin de se convaincre soi-même de la justesse de son choix.

Il y a aussi un autre élément à ne pas négliger. L’immigration n’est pas quelque chose de facile, on en a très souvent parlé : l’éloignement, le changement de vie et de carrière, l’adaptation puis l’intégration…. bref, des tas de choses qui ne sont, a priori, pas très naturelles pour l’être humain. Alors, comme pour se motiver dans les temps difficiles de la préparation au grand départ, certains peuvent être tentés d’idéaliser le Canada.

Cela ne serait pas spécialement dangereux si cela ne concernait pas leur propre avenir. Cela est dangereux dans le fait que l’on se heurte violemment, une fois arrivé, à la réalité qui n’est pas forcément celles des cartes postales et des guides touristiques. Réalité qui n’est pas forcément celle que l’on s’était imaginé et même approprié.

Dans les difficultés quotidiennes que revêt l’apprentissage de tout nouvel arrivant, se rendre compte que la réalité ne correspond pas à nos aspirations peut littéralement casser notre élan, briser la plus grande des motivations et plonger l’immigrant dans le doute, voire même le désespoir.

C’est souvent le conseil que je donne aux futurs immigrants : n’attendez rien de votre future vie au Québec, à part peut-être vous sentir mieux dans votre peau, car, c’est tout de même ce qui arrive dans la très grande majorité des cas. N’attendez rien ou plutôt, n’ayez pas d’attentes trop fortes et disproportionnées. Il est certain qu’ici vous aurez la sécurité, vous verrez ce qu’est vraiment le respect et la civilité, mais ne vous imaginez pas décrocher la job du siècle et devenir riche…. À moins de l’être déjà, bien sûr.

Et puis, même dans le meilleur pays au monde, on peut aussi se tromper. La réussite, c’est d’abord une affaire personnelle. La chance, on la crée. Son existence, on la construit et l’on en est le seul responsable, quel que soit l’endroit où l’on a décidé de poser sa valise. C’est d’abord une question de motivation et de tempérament…. mais ça, vous le saviez non ?

 

Cette chronique est une réactualisation de celle parue en mai 2004 sur le site immigrer.com.

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De retour « cheu nous »

Mon Boeing était « bleu de mer », comme dans la chanson de Charlebois. Hier, vers 19h30, les roues du 767 se sont posées sur la piste détrempée de l’aéroport de Montréal.

Cela faisait près de quatre ans que je n’avais pas été en France. Et je dois vous dire très franchement, cela ne me manquait pas vraiment.

Certes, j’adore Paris et j’ai apprécié les quelques heures passées dans la capitale, la bonne bouffe de bistro arrosée d’une Leffe. J’aurai aussi beaucoup aimé aller à Lille, ma deuxième ville d’adoption après Montréal, mais je ne pense pas que ma famille aurait vraiment apprécié que je leur fausse compagnie, alors que nous ne nous sommes pas vus depuis plusieurs années. Serait-ce cela que l’on nomme « obligations familiales » ?

Évidemment, il était temps que je retrouve ma Normandie natale. Me recueillir sur la tombe de mon grand-père que je n’ai pas vu partir, constater que les gens changent, tout comme on m’a trouvé changé. Retrouver mes vieux réflexes français, en faisant attention où je pose mes pieds afin d’éviter certains désagréments olfactifs.

Cela m’a tout de même fait du bien, de passer une semaine sans internet (ou presque).

Quoi dire d’autre ? … À part que le temps est pourri dans la moitié nord de la France, tout comme à Montréal. Que je me plais toujours beaucoup plus ici au Québec, qu’en France. Cela doit d’ailleurs se voir un peu, puisque personne ne m’a demandé si je comptais revenir y vivre, contrairement aux autres fois. Jean, un bon ami de la famille, continue à me dire sans relâche (il le fait depuis qu’il a su que je m’installais au Québec) que j’ai bien fait de quitter la France et qu’à mon âge, il aurait fait pareil… même ma mère n’a rien trouvé à lui répliquer. C’est pour dire !

Sacré Jean… tout un numéro celui-là ! Ancien pilote de chasse dans l’armée, il a longtemps travaillé dans l’aéronautique. Alors quand il a su que je travaillais pour Bombardier, il a commencé à me raconter des tas d’histoires sur ses amis Canadiens de chez Canadair, qu’il rencontrait lors des salons de l’aéronautique du Bourget. Il en a tellement fait dans sa vie, il a tellement voyagé, un vrai baroudeur, qu’il nous fait toujours passer d’excellents moments à nous raconter ses aventures. En tous cas, j’ai bien été content de le revoir !

Mais me voilà de retour… dans cette ville de Montréal que j’adore ! Je vais maintenant essayer de profiter des quinze jours de vacances qu’il me reste, avant de retrouver ma petite routine quotidienne.

Sinon, en vrac :

  • Zoom Airlines : très correct pour le prix. Service à bord sans faute. Évidemment, comme pour tout vol nolisé, les espaces pour les jambes sont étroits.
  • Aéroport Charles-de-Gaulle, T3 : ce terminal est vraiment pourri. Attente de 1h30 pour passer la sécurité, obligé de prendre un bus pour se rendre à l’appareil, pas de climatisation…
  • Aéroport de Dorval : les nouveaux aménagements sont excellents. Peu d’attente, aussi bien à l’embarquement qu’au débarquement. J’ai passé les douanes en 15 minutes et les bagages sont arrivés très rapidement.
  • Les Français : peut-être grâce aux vacances estivales, j’ai vu peu de râleurs. Par contre, ils sont toujours aussi nerveux au volant !
  • Note pour plus tard : ne jamais dire du bien de vins non-français à des Français de France !
  • Le Vieux-Rouen est toujours aussi magnifique…
  • … le « 6e pont » de Rouen est, lui, d’une profonde laideur, mais un prodige technologique.
  • Ça fait bizarre d’entendre les « Pin-Pon » des voitures de police.
  • Les nouvelles Peugeot sont vraiment bien, par contre, les Renault sont de plus en plus laides, c’est vraiment effrayant ! Citroën : bof, bof… J’ai bien aimé la nouvelle Lancia Ypsilon de ma mère, j’aurais d’ailleurs jamais imaginé dire du bien d’une Lancia !
  • Les télé-séries françaises sont vraiment à chier !
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Dans le « Courrier International »

Sacrée belle surprise ! Alerté par courriel dans l’après-midi, j’apprends que mon blog apparaît dans l’hebdomadaire français « Courrier International ».

Autant le dire franchement, j’ai toujours considéré ce site comme un passe-temps. Un moyen de partager mes passions, mes humeurs, mais sans prétention aucune.

Ce site est un peu comme la feuille que je griffonne sur un coin de table, pendant une conversation téléphonique interminable. C’est un peu comme le cahier qu’Antoine Blondin ouvrait pour y laisser ses pensées, ses idées, ses réflexions, ses textes de chansons même ! Tout comme Antoine, j’y trouve « Un malin plaisir » (éd. La Table Ronde).

Alors qu’un hebdomadaire aussi connu que « Courrier International » parle de mon « griffonnage » virtuel, ça m’étonne un peu. Mais je n’en suis pas moins flatté !

Pour en venir au fait, c’est à l’occasion d’un dossier intitulé « Le Québec vu d’ailleurs », que Courrier International recense quelques sources d’informations sur la belle province, ainsi que des blogs d’immigrants.

Je cite :

La Grenouille Givrée
« Le parrain des bloguistes immigrés, Jean-Philippe, vit au Québec depuis cinq ans et peut disserter doctement sur son sport national, le hockey, ce qui indique un taux d’intégration élevé. »

Source de l’article : Courrier International

Même si je m’interroge encore sur l’appellation de « parrain », j’avoue que le commentaire est bien gentil. Si mon blog peut plaire à quelques lecteurs, j’en suis ravi !

Plus loin, l’on peut voir que la journaliste de Courrier International Marianne Niosi a du goût, puisqu’elle cite aussi deux autres de mes chums :

www.montrealamoi.com
« Isa et Tof ont fait le grand saut à Montréal en 2004, date de leurs premiers messages. Sur le ton « Le Québec raconté aux Français », leur site web répertorie notamment des clips de leurs médias québécois préférés. »

www.immigrer.com
« Où trouver un manteau d’hiver utile par – 30 °C et bon marché ? Que dire aux entretiens de sélection de l’ambassade du Canada ? La réponse à ces questions, et à bien d’autres, se trouve sur les forums de ce site créé par un Français expatrié. »

Bravo à Isa et Tof, bravo aussi à Laurence et Laurent ! Ça fait vraiment plaisir de se retrouver dans un même article !

Voilà donc la nouvelle de la journée ! Merci au « Courrier International », merci aussi à vous chers lecteurs !

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Cinq ans

Ça paraissait encore l’été… un beau grand ciel bleu semblait me souhaiter la bienvenue à Montréal. C’était il y a déjà cinq ans, c’était le 30 septembre 2001.

De cette journée inoubliable, je me souviens d’à peu près tous les détails. Du passage aux douanes, puis aux services d’immigration du Canada et du Québec, de mon arrivée sur le Plateau-Mont-Royal, de la découverte des gens qui allaient devenir mes colocataires durant un mois, des rires que j’ai pu avoir avec eux… mais aussi de la fatigue qui se fît assez vite ressentir.

C’était mon immigration… une immigration sans douleur, sans véritable obstacle et surtout sans grands regrets.

Voilà que cinq années se sont déjà passées. C’est vraiment impressionnant comment tout passe et s’enchaîne si rapidement ! Je ne vois plus le temps passer… l’automne arrive et je m’apprête déjà à vivre mon sixième hiver au Québec !

D’ailleurs, en parlant de saisons, je reste ébloui par les métamorphoses du paysage, qu’il soit naturel ou urbain. Cela est fascinant ! Il y quelques semaines, le thermomètre dépassait les 30°C, et d’ici quelques autres, c’est plutôt les -30°C que nous allons connaître (en tous cas, je le souhaite !).

Et durant ces métamorphoses, j’ai l’impression de changer d’endroit, de changer de ville… hier les festivals s’enchaînaient dans les rues de Montréal, aujourd’hui l’odeur des feuilles mortes embaume la ville entière, demain le silence des tempêtes de neige recouvrira la métropole. J’aime ces changements, j’aime le début de l’automne, j’adore l’hiver sec et froid, j’aime le printemps et le début de l’été… j’aime beaucoup moins cette chaleur humide parfois épouvantable des étés du Sud du Québec !

Je n’ai pas de bilan à vous livrer ici. Je n’aime pas trop parler de moi et je pense que l’heure n’est plus à faire des bilans. Tout ce que je peux dire, c’est que je me sens ici chez moi plus que jamais, et que même si le pays parfait n’existe pas sur cette terre, je me sens bien et épanoui dans cette ville que j’aime !

J’aime ma vie ici, j’aime mes amis, j’aime mon travail… j’aime le calme du Québec et des Québécois. J’aime cette sérénité communicative et cette atmosphère pacifique.

Et si c’était à refaire ? Je le referais sans hésiter une seule seconde !

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Mon premier voyage au Québec

Le 4 août 2000, je partais pour mon premier voyage touristique au Québec. Impatient et en même temps fébrile, je partais pour une double découverte : la découverte du Québec, mais aussi du continent nord-américain. Près de cinq ans après ce premier voyage, j’ai eu envie de vous parler des péripéties qui se sont accumulées entre Paris et Montréal… Anecdotes…

C’était donc mon premier voyage au Québec, voici maintenant cinq ans jour pour jour. Vu que je voulais y rester quatre semaines (qui se sont finalement transformées en cinq semaines), j’ai cherché à faire des économies sur le vol… sans prendre tout de même de vols nolisés. Mon choix s’est arrêté sur US Airways, qui proposait un tarif intéressant (3 400 FF) pour un vol Paris-Philadelphie-Montréal, aller et retour.

Départ le 4 août sans encombres… arrivée à Philadelphie vers 15 h. Passage aux services d’immigration étasuniens, puis direction le hall B5 pour le vol Philadephie-Montréal.

L’avion devait décoller à 16 h 30. Assis à attendre le vol, je vois dans un premier temps qu’il y a un retard de 30 minutes. Normal… étant un habitué d’Air Farce et de feu Air Inter, je n’angoisse pas plus. Un retard sur un vol, c’est loin d’être exceptionnel.

Quelque 10 minutes plus tard, une des hôtesses d’accueil prend le micro est dit laconiquement que le vol est annulé… sans aucune autre précision.

Incrédulité parmi les voyageurs… on se regarde tous en se demandant ce qu’il peut bien arriver. Puis, voulant avoir quelques précisions, nous sommes une trentaine à nous avancer vers le comptoir. Là, nous nous faisons dire que le vol est annulé à cause du temps ! Rapide coup d’Å“il vers l’extérieur : deux gouttes sont en train de s’écraser mollement sur le tarmac ! Une Québécoise, à côté de moi, me dit qu’elle avait décollé une fois de Jean-Lesage (l’aéroport de Québec) avec deux pieds de neige… alors deux pauvres gouttes, vous pensez bien !

Bref… Le dialogue de sourds continue, et les hôtesses nous invitent à quitter les lieux en nous disant qu’un avion sera à notre disposition demain à 9 h 30… 9 h 30 PM !!!! (Il était 17 h.)

Là, comme pour tourner la lame dans la plaie, elle nous parle d’hôtels… mais qui seront tous pris vu que se déroule la fin de la Convention du Parti Républicain, ici-même à Philadelphie ! De toute manière, mon visa de transit ne me permettait pas de sortir de la zone aéroportuaire. Alors…

Pour une fois, j’étais heureux de retrouver quelques Français qui ne se laissent pas faire (et moi non plus d’ailleurs), et nous demandons un peu plus de service de la part d’une compagnie aérienne pour laquelle nous avons payé nos maudits billets ! C’est tout de même US Airways !

Le dialogue de sourds continue encore… L’hôtesse embarrassée, d’autres voyageurs derrière nous souhaitaient se faire enregistrer pour d’autres vols (nous bloquions, en quelque sorte, le passage)… bref, assez rapidement tout le monde commence à râler. Les Français et les Québécois du vol pour Montréal, puis les Ricains du vol pour Dallas qui ne pouvaient pas se faire enregistrer.

Vers 18 h, un gars en costume cravate avec une épinglette « US Airways » sur le revers de la veste s’approche de nous… Une huile sans aucun doute ! En plus, le gars parle un français assez correct ! Là, il nous dit de le suivre dans le hall principal et qu’il va s’occuper de nous.

Lassés par sept heures de voyage et par les discussions avec l’hôtesse, nous le suivons sans rien dire et il nous fait nous installer dans un coin. De là, nous les voyons à trois ou quatre, derrière un comptoir, à pitonner sur leurs ordis, à fouiller dans des papiers… bref, ils ont l’air de s’arracher les cheveux ! Ou alors, ils sont de bons comédiens…

Au bout d’une demi-heure, le gars revient en nous disant qu’il a peut-être une solution. Un vol Philadelphie-Burlington (dans le Vermont) est prévu à 22 h. De là, un bus (bus, retenez bien ce terme pour la suite) nous conduira à Montréal, qui se situe à deux heures de Burlington.

Qu’est-ce que vous croyez qu’on a fait ? On a accepté ! C’était soit ça, soit passer 27 heures dans l’aéroport de Philadelphie à dormir sur les accueillants sièges en plastique du hall B5 en comptant le nombre d’obèses qui passaient devant nous.

Là, nous avons commencé à être traités humainement. On nous remet des cartes d’appel afin de prévenir nos amis à Montréal, ainsi qu’un bon pour manger gratuitement dans l’un des restos de l’aéroport.

Il nous dit aussi qu’il allait s’occuper de nos bagages… et prend nos tickets d’enregistrement… J’aurai dû me méfier quand il a dit qu’il « n’y aurait pas de problème ». Enfin, ça faisait 20 heures que j’étais debout, on n’allait pas commencer à être méfiants.

Après un substantiel repas, dont j’ai oublié le contenu – mais on s’en fout un peu non ? -, je rejoins le hall je ne sais plus combien pour le vol Philadelphie-Burlington. Rescapés de l’aventure de l’annulation, nous étions aux alentours de 20 personnes.

Montés et attachés dans un vieux B707 qui tremblait de partout, avec les passagers qui rentraient à Burlington avec leurs achats sous les bras… on se serait cru dans un bus de banlieue… Nous finissons par décoller vers 22 h 30 je crois, pour atterrir à Burlington vers minuit.

Attente des bagages… qui défilent devant nous sur les tapis roulants. Je récupère un de mes sacs et attends ma valise… Au bout de 20 minutes, plus aucun bagage n’arrive. Je regarde autour de moi, sur les 20 personnes, cinq avaient l’intégralité des leurs.

Nous questionnons un employé : « Où sont passés nos crisse de bagages ?????? »… Réponse : « S’ils ne sont pas ici, c’est qu’ils sont à Montréal ! »…. Notre réaction :  » ??????!!! »

Ok… ce à quoi nous répondons : « Si nous, on n’a pas pu prendre ce maudit vol pour Mourial, comment ça que nos bagages ont pu s’y rendre ? »… Enfin bref… On laisse faire et nous attendons notre bus.

Après une petite attente, un gars avec un « Stetson » vissé sur la tête, des bottes de « Cow-boy »… manquait juste que les éperons avec le bruit « shling shling » derrière lui… s’approche de nous en marmonnant qu’il est notre chauffeur. Là, nos faces s’éclairent un peu malgré la fatigue.

Nous le suivons et attendons sur le quai extérieur de cet aéroport. Quelques minutes après, un pauvre van genre « Agence tous risques » à deux cennes stationne devant nous… On ne le croit pas ! C’est ÇA, notre ostie de bus ??? (et là vous vous rappelez du passage sur le fameux bus plus haut). Dans mon esprit, un bus, c’est un bus… pas une pauvre fourgonnette, aussi confortable soit-elle !

« Ne vous inquiétez pas, un autre arrive ! »… en effet, un autre van arrive avec une remorque à chevaux attachée à l’arrière pour mettre les… bagages ! Vous avez eu peur là ? ;o)

Bref… ce que nous voulions, c’est rentrer à Montréal ! Les 20, nous nous engouffrons dans les deux véhicules et c’est parti pour deux heures de galère. Je finis par dormir un peu en m’appuyant sur la ceinture de sécurité… pendant qu’un Québécois explique la route à John Wayne dont le cheval ne l’avait jamais mené jusqu’au Nord du lac Champlain ! Cow-boy, mais pas aventurier le gars !

Passage de la frontière… une femme qui nous accompagnait se fait prendre par les douaniers canadiens avec 10 cartouches de clopes alors qu’elle n’avait rien à déclarer… retard pour le paiement de l’amende.

Finalement, vers 3 h 30 du matin, nous arrivons à Dorval et de là, l’épais de chauffeur nous désigne l’intérieur de l’aéroport en nous disant : « Si vos bagages sont arrivés, ils sont là-dedans. »

Vous faites quoi dans ces cas-là ? Vous prenez vos affaires et vous foncez dans le hall de l’aéroport, bien sûr !

À l’intérieur, des dizaines de bagages attendaient, mais pas les nôtres ! Personne pour nous renseigner… vous pensez bien… à 3 h 30 du matin, y’a plus de vols ! Pourquoi quelqu’un serait resté là pour nous renseigner ???

Nous ressortons… et là, on se rend compte que l’ostie de cow-boy était parti pendant que nous cherchions nos bagages. Nous étions pognés là, comme des cons… Évidemment, pas de taxis… vu qu’y a plus d’avions, pourquoi des taxis seraient là à nous attendre ???

Heureusement… un char de la SQ finit par passer. Le policier s’arrête et descend de la voiture. À la vue des 20 égarés que nous étions, avec les traits tirés, un peu de bagages… il commence à rire : « Qu’est-ce que vous foutez-là à cette heure-ci ? »… Nous lui racontons un peu notre histoire et le v’là qui rigole encore plus le niaiseux !

Finalement, entre deux éclats de rire, il appelle sept ou huit taxis pour nous amener à Montréal.

Vers 4 h 30, j’arrive chez mes amis, qui m’attendaient depuis 18 h 30 (heure initialement prévue de mon arrivée). Je récupère ma valise le lendemain sans encombre…

Voilà mon premier voyage au Québec !… Par chance, le reste du séjour, lui, c’est très bien passé.

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L’été à Montréal

Lorsque je dis que je vis au Québec, un tas d’images semble se bousculer dans l’esprit de mon interlocuteur étranger. En vrac : Céline, Garou, les indiens, les bûcherons et… l’hiver ! D’ailleurs, cette association entre le Québec et l’hiver est tellement forte, tellement ancrée dans les esprits, que la plupart ont beaucoup de mal à imaginer ce pays sans son épais manteau blanc… Histoire de remettre les pendules à l’heure, je vais vous parler de l’été à Montréal. Certains d’entre vous risquent d’être surpris !

Bien sûr, le Québec, c’est d’abord un hiver long et rigoureux, en tout cas par rapport à ce que l’on peut retrouver en Europe occidentale. J’aurai l’occasion d’y revenir dans quelques mois, mais il s’agit bien d’une saison à part.

Pour l’été, dois-je dire que cela a été ma principale surprise, pour ne pas dire mon principal « choc » depuis que je vis ici ?

J’avais bien passé un mois et demi en août et septembre 2000 pour découvrir le Québec, mais j’avais bénéficié, semble-t-il, de températures plus douces que la normale. À part deux ou trois journées très chaudes, je n’avais pas eu à souffrir des fortes chaleurs.

Ce fut alors une grande surprise de vivre l’été 2002, sous une chaleur intense. Et lorsque je parle de chaleur intense, « accablante » comme le disent les météorologues d’ici, je parle vraiment de chaleur tout ce qu’il y a d’inconfortable.

Autant mettre les choses au clair dès le départ, mes origines normandes n’y sont pas pour grand-chose. J’ai passé pratiquement tous mes étés durant plus de 15 ans à Cannes et même si j’ai souvent eu chaud, je n’ai jamais eu à subir l’inconfort que je connais parfois ici.

D’ailleurs, en parlant de la Côte-d’Azur, voici un comparatif intéressant entre les températures maximales moyennes à Nice et celles constatées à Montréal durant l’été (ce sont les données météorologiques moyenne des trente dernières années) :

juin juillet août
Nice (France) 23° 26° 27°
Montréal (Québec) 23° 26° 25°
Toulouse (France) 24° 27° 27°

(Sources : MétéoMédia et Météo-France)

Les températures à Montréal en été, sont donc identiques à celles de Nice, si l’on met de côté le maigre deux degrés d’écart du mois d’août. Elles sont équivalentes également à celles de Toulouse. Vous comprendrez alors notre embarras lorsqu’un Français, encore en France, nous demande fin juin, début juillet, si l’été a enfin débuté chez nous !

Non, il ne neige pas en juin au Québec. Nous avons bien enlevé nos tuques (bonnets de laine) en juillet et plus aucune motoneige ne circule en août ! Au contraire, il fait beau et chaud en règle générale durant ces trois mois d’été.

Mais alors, d’où vient cette différence avec la Côte-d’Azur ? D’où vient cet inconfort ?

Le climat de l’Est canadien, c’est une histoire entre deux masses d’air. L’hiver et sa masse d’air arctique qui descend le long du Labrador, apportant un froid sec et parfois intense, et l’été, une masse d’air chargée d’humidité venant tout droit du golfe du Mexique. La masse d’air se charge d’humidité dans les tropiques et remonte lentement toute la côte Est américaine pour se désagréger progressivement dans le Nord canadien.

Eh oui, le climat d’ici n’est pas tempéré. Vous le saviez déjà pour l’hiver, vous le savez maintenant pour l’été !

En Europe occidentale, lorsqu’une masse d’air humide arrive sur le continent, elle est accompagnée la plupart du temps par une baisse des températures. Ainsi, la chaleur relativement sèche laisse la place à une fraîcheur plus humide. Les Européens de l’Ouest ne souffrent donc pas trop des effets de l’humidité, puisqu’elle n’est pas associée à de grosses chaleurs.

Le problème ici, c’est que les masses d’air humides ne font pas baisser les températures pour autant, au contraire, elles en aggravent les effets sur le corps humain. Ainsi, on parle du facteur « humidex », qui est en fait la température réelle augmentée par le coefficient d’humidité de l’air.

Voici un exemple de température que nous avons connu le 28 juin à Montréal :

Le « 32°C » ne veut pas dire grand-chose. Un 32°C dans un air sec, c’est chaud, certes, mais pas insupportable. Par contre, avec le facteur « humidex », le corps humain ressent les mêmes effets que si la température était de 42°C ! Voilà donc la « chaleur accablante » décrite plus haut.

Mais je veux aussi vous rassurer. Les températures extrêmes de la sorte ne durent pas tout l’été. Nous connaissons quelques périodes très chaudes, dix à quinze jours surtout en juillet, parfois un peu en août, mais cela s’achève très vite passé la mi-août.

Évidemment, certaines années sont plus chaudes que d’autres, comme cette année par exemple. À l’inverse, l’été 2004 fut plus maussade et « frais » (frais étant très relatif tout de même).

Autre constante, il fait très souvent beau. Il est même très fréquent d’avoir un bon gros ciel bleu, un soleil de plomb et peu d’air en mouvement. L’ensoleillement peut aussi se comparer à celui de la Côte-d’Azur en été, même si l’avantage revient tout de même plus nettement au midi de la France.

En 2002, nous avons connu plus de 300 heures d’ensoleillement à Montréal durant le mois d’août… le calcul est vite fait, près de dix heures d’ensoleillement par jour ! Ce n’est pas si mal, non ?

Comme sur la Côte-d’Azur, l’été est ponctué de forts orages, parfois même violents et qui repartent aussi vite qu’ils étaient arrivés. Nous en connaissons chaque été, provoquant parfois des inondations subites.

Humidité, chaleur, orages, ciel bleu, soleil… Vous comprendrez mieux alors la présence très importante des climatiseurs dans les habitations québécoises. Cela ne devient plus vraiment un luxe, mais plutôt un confort. Je peux vous dire qu’il ne m’a fallu qu’un seul été pour me rendre compte de l’importance d’acheter un tel appareil, ne serait-ce que pour déshumidifier l’air. Pour 100 à 200$, il est possible de trouver un climatiseur très convenable, à installer dans une chambre à coucher, afin d’avoir des nuits plus paisibles.

Personnellement, j’ai opté pour un climatiseur plus important, histoire de rafraîchir l’ensemble de mon appartement, mais il faut dire que je suis quelqu’un qui a très facilement chaud.

Voici donc un petit résumé du climat montréalais en été. Il est certain que plus vous vous déplacez vers le nord, plus les températures seront clémentes en été… mais aussi plus froides en hiver ! Autant vous prévenir tout de suite !

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Le mal du pays

Il est clair qu’en tant qu’immigrant, loin de son pays d’origine, de ses amis et de sa famille, nous sommes plus susceptibles d’avoir les bleus (le blues, en français de France). Surtout les premières années de son installation. Ceci est amplifié par le fait que le cercle social est souvent inexistant et qu’il est parfois difficile de surmonter seul les soucis associés à l’immigration : emploi difficile à trouver, l’hiver parfois difficile à supporter (je ne parle pas pour moi là !), le choc culturel, la bouffe…

Il est certain que l’absence de repères aggrave le phénomène. Dans son ancien pays, nous avions nos petites habitudes, notre routine qui, même si on la combat souvent, fini toujours par s’installer plus ou moins, les gens qu’on a l’habitude de croiser et les « petits plaisirs » de la vie qui font souvent partie d’un art de vivre associé à notre ancien pays.

Mon plaisir à moi, c’était à partir du mois de juin, lorsque les beaux jours revenaient (ben… parfois en tout cas), lorsque le soleil était levé de bonne heure et que j’allais lire mon journal à une terrasse de café près de Champs-Élysées. Peu de monde, la balayeuse passant sur les trottoirs répandant de l’eau dans un bruit presque sympathique. Le garçon de café, en nÅ“ud papillon noir avec la chemise blanche qui vous apporte un café noir avec deux croissants croustillants qui, lorsque j’étais chanceux, étaient encore tièdes. C’est certain que cela fait partie des choses qui me manquent. Tout comme les bons gueuletons que certaines mauvaises langues qualifieraient de « franchouillards » que je prenais au Café du Dôme près du Champs-de-Mars : rillettes du Mans dans une grande assiette, de la cochonnaille en quantité arrosée par un bon vin d’Anjou à la bonne température (chose rare à Paris). Repas bien simple, qui ne dépassait jamais les 100 francs malgré l’abus de vin que nous faisions régulièrement.

C’est vrai, ça fait du bien d’en parler. Ce sont des choses qui font partie de nous, de notre patrimoine personnel. De bons moments passés entre amis.

Mais c’est ça, il faut savoir remplacer nos anciens petits plaisirs par des nouveaux. Ça prend du temps, parce que ça prend de nouveaux repères, de nouvelles habitudes. Il faut le savoir ! Alors, peut-être que certains immigrants sont trop impatients et aimeraient se sentir réellement comme chez eux, c’est-à-dire avec des petites habitudes, des petits plaisirs et un cercle d’amis important. D’autres peut-être baissent les bras un peu trop vite en constatant le fossé de différences qui peut exister entre le Québec et leur terre d’origine. Ils se disent peut-être que l’adaptation complète est impossible tant le choc culturel est important. On sent parfois clairement le doute, l’incertitude qui alimentent la nostalgie… Car lorsqu’on n’arrive pas à s’accrocher à des choses concrètes au Québec, las, on finit par se raccrocher à des choses du passé.

Personnellement (je parle beaucoup de moi décidément !), j’ai eu la « chance » de bouger beaucoup géographiquement parlant, depuis mon plus jeune âge. Le travail de mon père nous forçait à aller d’un bout à l’autre de la France. Parfois c’est bien chiant, car faut recommencer pas mal de choses au départ : découverte d’une nouvelle ville, de nouveaux amis…

Vous voyez ce que je veux dire ? J’ai la chance d’avoir eu l’habitude de changer de place, un sacré avantage lorsqu’on décide de changer de pays. Même si le choc culturel reste bien présent tout de même.

Et puis Montréal est une grande ville, même s’il y a moins de monde qu’à Paris… Mais ce qui compte, c’est la qualité, pas la quantité, car ce sont les Québécois qui ont fait que je me suis décidé à m’installer ici. Les Québécois, un peuple vraiment à part, sympathique, accessible, pas compliqué et plein de bon sens.

Montréal aussi, et sa diversité, où l’on trouve tout (ou presque). Où lorsque je suis dans une période de bleus (principalement après avoir vu un film d’Audiard), je peux trouver une rosette de Lyon, des rillettes tout à fait honnêtes, un camembert, une bonne baguette et un bon vin. Une fois de temps en temps, qu’est-ce que cela fait comme bien !

Par contre, comme je le disais plus tôt, j’ai d’autres petits plaisirs. Le déjeuner le matin avec mes deux Å“ufs retournés, mon bacon et mes patates, par exemple.

Quoi de plus jouissif qu’une balade à Montréal (ou ailleurs) pendant ou juste après une bonne chute de neige ? Ce décor renouvelé qui étouffe les sons, les arbres squelettiques recouverts de neige… Un vrai décor de carte-postale, mais que nous côtoyons à chaque chute de neige.

Ce plaisir de passer un bon moment entre amis dans une cabane à sucre, à écouter des chansonniers du cru, armés de violons et d’accordéons. Dégustant nos plats de beans au sirop d’érable, nos oreilles de christ, sans oublier la célèbre tire dehors sur la neige. Ça vaut bien un plat de cochonnaille de chez Denise dans le quartier des Halles ça !

Les multiples festivals en plein air été comme hiver. Le festival de Jazz, les francofolies, le FFM, etc.

Et il y aurait bien d’autres choses à dire !

C’est un peu pour ça que, même parti en vacances une semaine en France, Montréal fini toujours par me manquer avant même la fin de mon séjour ! De la même manière, il y aura toujours des choses qui me manqueront de la France… quoi de plus naturel ?

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Rosemont, me voilà !

Ça y est ! J’ai signé mon bail pour mon futur appartement !

Après trois années passées dans le quartier d’Ahuntsic, je me redirige vers le centre de l’île de Montréal, dans le quartier de Rosemont/Petite-Patrie.

Lorsque je regarde bien, ça s’est fait assez vite. Vendredi dernier, je commerçais ma recherche intensive en visitant mon premier logement, sur le Plateau. Hier, je visitais le 8 ou 9e logement et ce fût le bon ! Donc, il aura fallu six jours pour trouver !

Il faut dire que j’ai eu un vrai coup de cÅ“ur pour le quartier… Sympa, avec des boutiques partout, des bars qui semblent être cools, des maisons assez jolies et des rues très calmes… comme celle dans laquelle je vais habiter dès le 1er juillet.

Je serai dans une rue effectivement très tranquille, mais juste à proximité du cÅ“ur de Rosemont… à quelques coins de rues de la Plaza St-Hubert (rue très commerçante), situé entre la rue St-Laurent (ancienne Main-Street de Montréal) et la rue St-Denis.

L’appartement en lui-même est très correct… Tout en longueur comme beaucoup de logements ici, avec un petit salon, mais une cuisine d’une taille très correcte. Ça va prendre des idées pour bien l’aménager et gagner un maximum de place, mais le défi est intéressant !

Le « plus » de l’appartement, ce sont les deux portes vitrées à carreaux (« Ã  la française » comme on dit ici), qui donnent un certain « cachet » au 3 1/2.

À bientôt donc depuis Rosemont où je vous donnerais des nouvelles de mon nouveau « chez moi » !

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Un autre chapitre commence

Je me retrouve une dernière fois devant cette fameuse page blanche. Une dernière fois, je vais vous livrer ma chronique mensuelle. Je vois déjà certains pousser un soupir de soulagement « Enfin ! Ce n’est pas trop tôt ! ». D’autres auront sans doute quelques regrets.

Un peu comme tous les autres chroniqueurs qui ont, un jour, raccrochés leurs patins, je ne peux plus vraiment me considérer comme un « nouvel arrivant », alors que cela fait déjà trois ans que je vis ici. Je n’ai plus vraiment ce regard neuf et émerveillé, qui sied si bien à l’équipe des chroniqueurs du site. L’intérêt étant de renouveler les expériences, d’apporter des témoignages neufs et pris sur le vif des nouveaux venus. Ce qui m’émerveillait est devenu mon quotidien, ce qui m’étonnait fait maintenant partie de ma routine. Il y a toujours de la place à des surprises, mais il y en a beaucoup moins pour l’inspiration du petit chroniqueur que je suis.

Un bilan alors ?

J’aime à me rappeler certains moments de profonde béatitude, où je me prenais à rêver à mon futur pays, tout en écoutant une toune des Colocs ou de Charlebois. J’étais à Paris, mais déjà mon cÅ“ur se trouvait un peu plus à l’Ouest. Que de chemin parcouru et en si peu de temps ! J’ai parfois même l’impression de parler d’une vie antérieure ! Y’a t-il un psychanalyste dans la salle ?

Comme je le dis depuis longtemps, je suis heureux et épanoui au Québec. Peut-être pas vraiment plus riche, peut-être pas encore avec la job rêvée, mais avec un esprit beaucoup plus léger et un extraordinaire bien-être. Le Québec m’a apporté tout cela, et à mes yeux, il n’y a que cela qui compte vraiment.

Mon intégration, même si je doute qu’elle puisse se terminer un jour, est sur la bonne voie. Il reste encore des choses à faire, mais je me sens ici vraiment chez moi. En plus, chaque jour que je passe à Montréal me fait aimer encore plus cette ville. C’est étonnant de voir tant de diversité et l’on peut tomber sur des choses ou des personnages vraiment surprenants, au détour d’un simple coin de rue. Montréal a quelque chose de magique et, en plus, même si c’est une grande ville, j’ai du mal à vraiment la prendre pour ce genre de ville nord-américaine, impersonnelle et populeuse tellement Montréal est diversifiée et… humaine !

J’ai vraiment l’impression d’avoir été adopté par le Québec et je me fonds vraiment dans cet environnement. Cela fait environ deux ans que l’on ne me prend plus pour un « simple » touriste, à part peut-être quand je me retrouve avec la sympathique petite gang de nouveaux arrivants ! Ah ah ah ! Sérieusement, le vocabulaire évolue, peut-être aussi l’intonation des mots, l’accent français s’adoucit et aide, je crois, à passer pour un résident de Montréal, avant de passer pour le Français égaré dans ces fameux « arpents de neige », comme jadis le disait Voltaire.

Certes, on me voit et l’on me verra toujours comme l’immigrant Français, mais où est le mal puisque c’est la vérité ? Une bonne intégration ne signifie pas qu’il faille passer pour un Québécois, mais plutôt d’être en parfaite harmonie avec ce qui nous entoure. La difficulté, c’est d’arriver à trouver un juste équilibre entre le fait qu’on vous prend déjà pour un Québécois en France et que vous resterez un Français au Québec. Où suis-je vraiment ? Qui suis-je en fait ? L’immigrant ne serait-il pas un peu schizophrène ? Québécois certains jours et Français la plupart du temps ?

Pour ma part, je pense que le mieux et de ne même pas se poser de question et de tout simplement se laisser aller !

Reste pour l’intégration : une plus grande maîtrise de l’anglais, passer mon permis de conduire, acheter un char… ;o)

L’aventure immigrer.com

Le site restera toujours lié à mon immigration et, même si je l’ai découvert en cours de procédure, il m’a aidé à mieux connaître les habitudes québécoises et surtout, à comprendre comment ça se passait une fois « là-bas ». Les témoignages de personnes déjà au Québec m’ont été d’un grand support. C’est aussi pour cela que je serai toujours présent, à hanter le forum qui nous est tous cher. Il peut bien évoluer, changer, bouger… cela sera toujours une immense richesse pour ceux qui y sont, et ceux qui rêvent d’y être ! (Je parle du Canada là, pas du forum !).

J’ai aussi adoré écrire toutes ces chroniques (près d’une quarantaine !) et si cela a pu vous faire un peu connaître le Québec et les Québécois, l’objectif aura été atteint ! Cela aura été un véritable plaisir de répondre à l’invitation de Laurence, et d’écrire toutes ces chroniques, même si certaines d’entres-elles « fessaient un peu dans l’dash », je le reconnais !

Mon pari était de vous parler le plus souvent de sujets de fond : de l’intégration d’un nouvel arrivant, à l’hiver, en passant par la défense de la langue et le monde du travail. Car, il faut bien le dire, je ne me voyais pas vous parler de moi et de ma vie ici. J’aurai vite trouvé ça plate voire même carrément sans intérêt. Je vous ai parlé un peu du monde du travail à travers mon expérience, cela fût bien assez je trouve. De plus, le côté « tranche de vie » est déjà très largement exploité sur le forum et de manière talentueuse par d’autres chroniqueurs du site.

Il est vrai aussi que certaines chroniques étaient plus polémistes que d’autres. L’objectif était de provoquer des réactions, mais surtout de faire réfléchir sans forcément chercher à convaincre. Évidemment, lorsqu’on use d’un ton polémiste, on suscite rarement l’indifférence ! La grande majorité du temps, le monde était suffisamment intelligent pour voir quel était le but de ce type de chronique, mais surtout, qu’il ne s’agissait que d’une opinion personnelle. Évidemment, il y en a toujours deux-trois qui se trouvaient un peu dans le champ, poussant même le vice jusqu’à envoyer des messages (souvent privés) contenant pas mal de frustration et d’insultes… Sans doute cherchaient-ils volontairement la pomme de discorde ?

Mais qu’importe ! Tout cela n’est pas bien grave, d’autres chroniqueurs sont passés par là, et d’autres y passeront encore aussi. Il y a eu le chroniqueur « agité », il y a le futur-ex chroniqueur « abrasif », il y aura peut-être un chroniqueur « décapant », qui sait ? ;o)

D’un autre côté, il y a eu surtout beaucoup de plaisir, beaucoup de très intéressantes discussions suite à quelques-unes de ces chroniques, que cela soit sur le forum ou « en vrai ». Et même si certains me reprochaient parfois de trop m’autocensurer (suivez mon regard ah ah !), cela ne m’a jamais empêché de dire ce que je pensais. Non pas parce que j’ai la science infuse, non pas que je sois plus qu’un « simple immigrant », mais parce que mon avis de nouvel arrivant désireux de m’intégrer, peut en aider quelques-uns, mais aussi, comme je le disais plus haut, en faire réfléchir. Si vous avez vu mes chroniques d’une autre façon, c’est que vous n’avez pas vraiment compris ma démarche. C’est bien dommage.

Je remercie donc Laurence et Laurent de m’avoir donné toute cette liberté d’expression et toute cette amplitude pour exprimer ce que je souhaitais. Je ne sais pas si cela a toujours été simple à gérer, mais avec le recul, il y a eu parfois quelques réactions bien cocasses et presque que de bons souvenirs.

Maintenant que mon formulaire de demande de citoyenneté est en cours de remplissage et qu’il partira dans le courant du mois d’octobre, je m’apprête à débuter un nouveau chapitre dans ma vie (vous vous souvenez lors de ma première chronique, je comparais la vie à un ouvrage ?)… Continuant l’aventure de mon immigration, je continuerai à vous faire part de mes sentiments, de mes impressions, de mes opinions… mais cette fois, en tant que Franco-Canadien.

Il était temps que je m’arrête. Mon inspiration manquait vraiment ces derniers temps, de plus, j’aimerais me consacrer encore d’avantage à mon site culturel que j’ai un peu mis de côté durant l’été. Sans doublier aussi de profiter de la belle saison qui va s’en venir vite… et moi, quand je parle de « belle saison », je parle de l’hiver !

En conclusion :

Je voudrais tous vous remercier. Oui, tous ! Que cela soit les présents, les absents. Que cela soit ceux avec qui je me suis un peu chicané, que ceux avec qui je partage pas mal les mêmes idées. Que cela soit les grands rêveurs, que les terre-à-terre. Bref, toute cette communauté loin d’être forcément homogène, mais partageant un point commun : vouloir vivre au Canada.

Sachez aussi qu’il n’y a jamais rien eu de personnel et même si certaines de mes chroniques ou certains des débats entamés sur le forum ont été chauds, ou au ton provocateur, j’ai toujours eu beaucoup de respect pour vous tous… Mis à part peut-être pour les adeptes des petites insultes, mais ils sont tellement rares et insignifiants, qu’ils ne cacheront jamais l’abondance de richesse dont vous faites tous partie.

Place maintenant à du sang neuf, à des chroniqueurs incisifs ou à des chroniqueurs plus mesurés, qu’importe ! Je sais qu’ils apporteront beaucoup, comme vous tous !

Non, ce n’est pas un adieu définitif, même si ça en a un peu l’air. Je serai toujours présent sur le forum (et sur les ondes de Fréquence Caribou, ou de Fréquence Orignal pour Peanut), prêt à aider, que cela soit d’une manière ou d’une autre. Je tenais juste depuis longtemps à vous dire tout cela, car le succès d’un site comme celui-ci, ce n’est pas simplement le fait qu’il puisse y avoir des administrateurs, des modérateurs et des chroniqueurs, c’est aussi parce que vous y êtes présents !

Alors bon courage à toutes celles et ceux qui veulent immigrer. Sachez que ce pays et ses habitants en valent vraiment la peine !

Et n’oubliez pas : notre vie, on ne la recommence jamais, on la poursuit ; il n’y a que la destination qui a changé !

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Question de « parlure »

Il y a un certain temps, j’avais parlé des 25 ans de la Charte de la langue française, plus connue sous le nom de ‘Loi 101′. Maintenant, je vais poursuivre un peu sur le sujet mais cette fois, en parlant plutôt du langage et de la manière de parler au Québec.

Avant toute chose, j’aimerais juste commencer par une mise au point. La langue québécoise est une réalité. Elle a sa propre existence et sa propre histoire. Elle n’a pas attendu l’arrivée des immigrants Français pour subsister, ni l’anachronique Académie française pour s’aligner sur les derniers ‘parisianismes’ à la mode. Le québécois est une variante du français, il faut le prendre comme tel et pas autrement. Il n’y a pas grand-chose qui m’agace plus qu’un Français (ou autre), qui va se plaindre à répétition de ce qu’il considère comme des ‘approximations linguistiques’. La langue québécoise a évolué seule durant plus de 250 ans, loin de Paris, loin de la France. Seule, elle a évolué et lutté pour sa survie. Il est donc bien normal qu’elle ait suivi parfois des chemins différents que le sacro-saint ‘français de France’.

Certes, il subsiste quelques problèmes au niveau de l’apprentissage de la langue. Comme partout, les systèmes éducatifs doivent s’adapter et se réformer. Les problèmes liés à la maîtrise de la langue en France sont aussi de plus en plus d’actualité selon les endroits et le type d’établissement. Des améliorations sont à apporter au Québec, mais cela ne se fera pas sans une volonté politique et populaire.

Le joual

Le joual est sans aucun doute l’un des aspects de la langue québécoise le plus connu. Le terme ‘Joual’ vient de la déformation du mot ‘cheval’ (le « v » étant prononcé comme le « w » de watt ou de Waterloo). D’ailleurs, le joual est avant tout une question de déformation des mots, ainsi que l’utilisation d’anglicismes. On pourra parfois entendre des individus s’exprimer de la sorte : « On est badloqué en maudit ct’été ! À chaque fois que j’va dewors, v’là qui mouille à boire deboute ! Ast’heure, fa pô mal trop frette pour prendre une broue sur la galerie, on va bientôt devoir faire partir le foyer ! ». L’utilisation d’anglicismes tels que « badloqué » (malchanceux), mais aussi les sonorités empruntées à l’ancien français « deboute », « frette », caractérisent le joual.

Rassurez-vous, le joual n’est pas employé dans la vie de tous les jours et, la plupart du temps, on rencontre les personnes parlant le joual à l’extérieur des villes. Par contre, après un certain temps, on commence à le comprendre un peu. Ensuite, cela peut dépendre de l’accent.

L’accent

Un peu comme en France, en Grande-Bretagne et dans beaucoup d’autres pays, vous serez confrontés au problème de l’accent. Car à l’instar de la France, il n’y a pas que l’accent de Céline Dion ou d’Isabelle Boulay au Québec, il y a une multitude d’accents différents qui peuvent parfois poser des problèmes de compréhension, même pour les Québécois pure laine !

Habitué à l’accent montréalais, vous serez un peu perdus en entendant l’accent gaspésien, ou encore, l’accent si particulier de la région du Saguenay – Lac Saint-Jean.

Il ne faut pas oublier aussi l’accent si particulier des jeunes ados qui, comme en France, ajoutent également un vocable original mêlé de nombreux anglicismes.

Faut-il s’intégrer par l’accent et la parlure québécoise ?
C’est très souvent une des préoccupations d’un certain nombre d’immigrants. Faut-il absolument essayer de « calquer » l’accent québécois pour être bien intégré ?

Soyons clairs tout de suite, immigrants de première génération, vous n’aurez jamais l’accent québécois. Un Québécois finira toujours par déceler une petite intonation française de France. Au mieux, vos interlocuteurs auront des doutes par rapport à vos origines. Certes, lorsque vous retournez dans votre pays, tout le monde vous dira, au bout d’un certain moment de vie au Québec, que vous aurez un accent québécois. Pour cela, il s’agira juste d’intonations, ou d’expressions spécifiquement québécoises que vous aurez assimilé, non pas du véritable accent.

En parlant d’expressions, sans forcément avoir l’accent d’ici, il est primordial de se mettre à la page. Il est certain qu’au début ça ne sera pas facile et que les Québécois vont s’amuser de vous entendre utiliser des expressions franco-françaises telles que « taff », « pile-poil » et tous les jurons si répandus en France. Mais il y a un moment, surtout au travail, où vous aurez envie d’être pris au sérieux sans forcément voir des sourires sur les faces de vos interlocuteurs. À ce moment-là, l’intégration par le vocabulaire sera très utile.

Tout comme la faute très française et, malheureusement, très répandue qui consiste à dire que l’on va « sur Montréal » à la place de dire « à Montréal ». Outre le fait que c’est une faute de français, cela trahira également vos origines. Comme quoi, il n’y a pas que les Québécois qui font des fautes ! À bon entendeur…

Imaginez maintenant un Québécois immigrant en France. Vous vous amuserez à l’entendre parler de « char », de « patente » ou de « mufler », de « pogner un flat »… mais, à un moment donné, il finira par utiliser les expressions locales. Déjà parce qu’il s’intégrera progressivement, mais aussi parce qu’il ne voudra pas toujours passer pour le Québécois de service qui fait sourire avec ses « drôles d’expressions ».

De la même manière, si vous partez vivre aux États-Unis par exemple, il deviendra judicieux d’utiliser les expressions locales courantes…

Un Français qui, au bout de quelques années, évite sciemment d’utiliser des expressions québécoises dans la vie de tous les jours, passera vite pour un réfractaire. En général, ce sont des personnes qui ont des difficultés d’adaptation et cela démontre un manque d’ouverture d’esprit, voire même d’intelligence.

Par contre, vu que nous parlons à l’origine, la même langue, on devient un peu confus lorsqu’il s’agit de retourner passer quelque temps en France. J’avoue que j’ai parfois des doutes quand à l’usage de certaines expressions et je me pose parfois la question de savoir si l’expression que je vais employer est française ou bien québécoise. Ce sont des situations assez curieuses je dois dire. L’autre jour, en parlant avec des amis Français, j’avais tout simplement oublié comment s’appelait le menu enfant « joyeux festin » du MacDo en France ! Le vrai blanc de mémoire… L’ironie, c’est qu’en France ils appellent ça un « Happy meal » !!!

Le vocabulaire québécois est assez simple tout de même, pas de grandes difficultés. Outres les anglicismes liés aux différentes tentatives d’assimilation des Anglais, mais aussi venant du vocabulaire technique (en particulier lorsque l’on parle de mécanique automobile), un certain nombre d’expressions viennent directement des premiers colons qui étaient, pour beaucoup, des navigateurs. Ainsi, on ne descend pas, on ne monte pas dans une voiture ou dans un métro, on embarque ou l’on débarque !

Pour nettoyer, on passe la vadrouille sur le plancher. Ou encore, on est bien greyé (gréé) quand on est bien vêtu. On ne range pas les objets, on les « serre »… car dans les bateaux, il fallait bien attacher le moindre objet rangé dans les placards, afin qu’ils ne se brisent pas selon les « faveurs » de la mer.

Il y a aussi le vocabulaire très imagé, tout en étant parfois à la limite de la familiarité, mais qui sont d’un emploi courant au Québec.

Mes favoris :

Pelleter la neige avant qu’a soit tombée : vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Garocher : lancer quelque chose (ou « se garocher » : tomber).
S’enfarger : se prendre les pieds dans quelque chose.
Se tirer une bûche : prendre une chaise.
Le pêteux : un peu vulgaire, signifiant les fesses.
Les cigarettes à plûmes : les cigarettes fabriquées par les autochtones.
Un robineux : un ivrogne, généralement un clochard.
Avoir de l’eau dans sa cave : se dit lorsqu’on a des pantalons un peu trop courts.

Beaucoup de termes qui peuvent parfois venir des anciens dialectes parlés dans certaines régions françaises. Surtout lorsque l’on parle du « T » prononcé à la fin de certains mots comme : icitte (pour ici), nuite (pour nuit), bouette (pour boue), être allé au boute (au bout)… Parfois, le « T » sera curieusement mis à la fin de termes qui n’en ont pas du tout. Les exemples les plus répandus : cette tomate est pourrite, ou encore, il fait frette cet hiver ! Sans oublier le « tickette », qui est une contravention : « Ça n’a pas d’allure ! J’ai pogné un tickette en m’en venant à job ! ».

Féminisation des termes

Beaucoup de termes anglais n’ont pas le même genre en France et au Québec. L’exemple le plus connu reste « la » job. Qui a tort ? Qui a raison ? Personne évidemment, puisque la langue anglaise ne définit pas les genres. De la même manière, on achète une passe de métro, on utilise une patch pour arrêter de fumer, une sandwich, on mange une Mars (le terme barre est sous-entendu, car on parle d’une barre Mars)… Sans oublier des fautes qui se sont infiltrées dans la langue comme : une belle avion, de la bonne air fraîche, etc.

Il est clair qu’il y aurait encore beaucoup à dire sur la langue québécoise. Surtout ses expressions si populaires, mais vu que de nombreux sites et ouvrages en font mention, inutile de faire un catalogue qui serait, de toute façon, très incomplet.

Pour ma part, je laisse les choses aller naturellement. J’aime les expressions québécoises et je les assimile avec une grande facilité… pour ce qui est de l’accent, je ne fais pas plus d’effort pour garder mon accent de France que pour assimiler celui du Québec. Il est clair que plus vous serez ouvert sur votre environnement et sur cette superbe culture québécoise, plus il sera simple pour vous de vous intégrer… que cela soit par le langage que socialement parlant.

C’est bien beau d’être Français (je dis Français, mais je pourrais aussi parler des autres) et de vouloir préserver sa culture, mais c’est tout de même au Québec que nous avons choisi de vivre et de travailler.

Voilà, j’espère que vous avez eu du plaisir à me lire et que vous en savez un peu plus sur la parlure québécoise… Je vous donne rendez-vous pour ma prochaine chronique, le 15 septembre, vous verrez que cela sera une chronique bien particulière !